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Tropicalboy : Le Best Of
23 juillet 2008

La chronique de Siné non publiée dans CHARLIE HEBDO cette semaine

sine

Siné, dont la chronique hebdomadaire n'a pas été publiée, mercredi 23 juillet, par Charlie Hebdo avec lequel il est en conflit après un texte accusé d'antisémitisme, a fait parvenir à nouvelobs.com le texte non paru. Le dessinateur, qui affirme n'avoir pas été formellement licencié de Charlie après l'affaire concernant sa chronique sur une supposée conversion au judaïsme de Jean Sarkozy, a tenu à envoyer son texte "comme chaque semaine" à l'hebdomadaire. Il affirme que Philippe Val lui a demandé sa démission mais qu'il a refusé et compte donc poursuivre sa collaboration au journal.
Nous publions ci-dessous la version retranscrite de la chronique :

"Je ne partirai que par la force des baïonnettes !

"Il a préféré s’exclure de nos colonnes et je le regrette." C’est dans ces termes que Philippe Val terminait son éditorial dans le dernier Charlie. Mes avocats sont formels : cela ne signifie aucunement que je sois viré. Il laisse seulement croire que j’ai démissionné, ce qui est absolument faux. Je continuerai donc, jusqu’à la réception d’une lettre officielle de licenciement à envoyer régulièrement ma rubrique ! Je vais, aujourd’hui, vous dire mon intime conviction : Philippe Val ayant tous les pouvoirs à Charlie et régnant en maître absolu sans jamais tenir aucun compte de l’avis de ses collaborateurs, m’en voulait à mort d ‘être le seul résistant depuis la mort de Gébé et d’écrire, dans ce qu’il appelait, avec un certain culot, "SON" journal, des propos souvent diamétralement opposés aux siens. Il caressait, depuis longtemps, l’envie de m’évincer mais craignait de violentes réactions. (A juste titre, car on assiste, depuis une semaine, à un véritable tsunami de protestations indignées). Il n’osait m’attaquer de front, mais m’asticotait souvent, me demandant lui-même ou par sectateurs interposés, de changer un mot ou de corriger une phrase qui le choquait. L’excuse invoquée, à tous les coups, était la crainte d’un procès. Certains de mes propos pouvaient, d’après lui, être mal interprétés et passer pour homophobes, antiféministes mais, le plus souvent, antisémites. Je luttais pied à pied mais abandonnais toujours et finissais par trouver une formule moins percutante mais qui le satisfaisait. (Je ricane doucement quand il prétend ne pas avoir lu mon texte car, quand il ne les épluchait pas lui-même, il envoyait au charbon Gérard Biard, Oncle Bernard ou carrément Richard Malka, son avocat (qui est aussi celui de Clearstream !) Ma dernière "zone" où je prenais la défense de Denis Robert l’a mis dans tous ses états. Fou de rage, il a confié le soin à l’un de ses copains, n’osant le faire lui-même, un dénommé Askolovitch du Nouvel Obs, de me régler mon compte. Je vous fais grâce des épisodes sordides et la plupart du temps, douloureux, au cours desquels Charb, que j’appelais jusque là affectueusement mon "neveu", s’est conduit d’une façon invraisemblable qui défie toutes les lois de l’amitié ! Je ne l’ai pas encore digéré, j’en ai gros sur la patate ! Au final, je poursuis en correctionnelle l’imprudent journaliste qui s’est permis de me traiter d’"antisémite" sur les ondes de RTL à une heure de grande écoute et de répéter les propos de son pote Val me qualifiant, en plus d’antisémite, d’« ordure » ! Ils vont apprendre qu’on ne diffame pas impunément ! Quant à mon supposé antisémitisme, je n’ai jamais été antisémite, je ne suis pas antisémite, je ne serai jamais antisémite. Je condamne radicalement ceux qui le sont mais je n’ai guère d’estime non plus pour tous ceux, juifs ou non, qui jettent inconsidérément ce mot abject à la gueules de leurs adversaires pour les déconsidérer sachant que cette accusation est l’insulte suprême depuis la Shoah. Cela devient proprement insupportable ! En ce qui me concerne, j’éprouve autant d’antipathie pour tous ceux qui, encore une fois, juifs ou non, qui défendent le régime israélien que pour ceux qui défendaient l’apartheid en Afrique du Sud. Depuis 60 ans, j’ai toujours lutté contre toute forme de racisme et si j’avais eu l’âge de cacher des Juifs pendant l’Occupation, je l’aurais fait sans hésiter, comme je l’ai fait pour les Algériens pendant la guerre d’Algérie. Je suis du côté de tous les opprimés ! Si Val me cherche des poux dans la tête, peut-être est-ce pour remercier le président de la République de lui avoir manifesté son soutien au cours du procès des caricatures de Mahomet ? Je sais qu’il me prépare un coup fourré… Il est en train de trier fébrilement tout le courrier ne gardant, pour les publier, que les lettres hostiles beaucoup moins nombreuses. Le pire est qu’il va publier aussi des lettres d’antisémites notoires, genre Dieudonné et consorts, me félicitant… D’avance je dénonce cette entourloupe qui ne convaincra, je l’espère, que les convaincus. Les autres ne seront pas dupes de ce stratagème déloyal. Je suis très déçu de l’attitude de la plupart des collaborateurs du journal qui n’ont pas su saisir la balle au bond quand leur « patron » a menacé de démissionner s’ils ne me désavouaient pas tous, tant
pis mais LA LUTTE CONTINUE !"

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Commentaires
V
Une très bonne idée d'avoir dévoilé LE bonhomme, je ne manquerai pas dans mon cercle d'amis de faire passer l'info, il faut dénoncer ces hypocrisies dont on nous bassine. <br /> <br /> PS: excellente ta chanson-parodie sur nicolas :)
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S
Lorsque j'avais entre 16 et 17 ans, la lecture d'Hara Kiri puis de Chalie Hebdo était une vraie bouffée d'oxygène dans la France gaulliste de l'époque. Mon meilleur souvenir : Interdit dans les casernes, il était enfin autorisé en 1976. Le premier numéro autorisé titrait "Merde à l'armée" sur fond kaki. Interdit dès le lendemain. C'était ça Charlie !!!<br /> <br /> De Cavanna à Choron en passant par Reiser, Wolinski, Delfeil de Ton, Cabu et tant d'autres on pouvait ressentir une authentique énergie contre un pouvoir réactionnaire et répressif (voir le nombre d'interdiction de mise en vente) Giscard lui même n'hésita pas à faire saisir un numéro de Hara Kiri.<br /> <br /> Le Charlie Hebdo de Philippe VAL ne risque pas ce genre de mesures. <br /> <br /> Pourquoi ?<br /> <br /> Tout simplement parce que Philippe VAL a transformé un mythe en un fanzine qui ne dérange plus grand monde. Philippe VAL a transformé un brûlot en mag pour bobos amusés.<br /> <br /> J'ai connu le Philippe VAL qui se produisait sur scène aux côtés de Patrick FONT. A cette époque, les chansons tenaient plus des blagues de carabins et les sketchs de spectacles de maisons de la culture années 70.<br /> <br /> Et malheureusement pour Charlie, il est arrivé.<br /> <br /> Mettre Bob Siné au pilori signifie que l'esprit et le nom du journal appartiennent au passé. J'avais déja du mal ces derniers temps à acheter Charlie en raison de la qualité de son contenu cette fois-ci lorsque j'aurai cette envie, je me plongerai dans la lecture d'un livre qui m'a été offert et qui montre les années Charlie.<br /> <br /> En pastichant Diane Dufresne dans "Chanson pour Elvis", je dirais : <br /> <br /> Tu vieillis mal, Charlie<br /> T'aurais p't'êt dû mourir<br /> Comme Marilyn ou Janis<br /> T'avais pas l'droit d'vieillir<br /> <br /> Décidément M. VAL, vous êtes un imbécile que j'espère ... malheureux
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J
Philippe Val est victime du syndrôme Serge July (ou Staline) : le "révolutionnaire" devenu dictateur.<br /> Quant à Askolovitch qui revendique son "droit à brûler les feux rouges en vélo", chiche qu'une camionnette nous en débarrasse bientôt ! (oui, oh, je sais c'est pas gentil, mais il est vraiment d'une suffisance qui n'a d'égale que son insuffisance).
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